Samedi, les « zadistes » ont une nouvelle fois clamé leur vive opposition au projet de barrage de Sivens. Ils décrient une véritable aberration écologique. Le site est situé au coeur d’un réservoir biologique, à 40 kilomètres de Toulouse.
- « Gardarem lo Testet » © Paul Conge
Ils étaient moins d’une cinquantaine à défiler de la préfecture au Capitole, mais le coeur y était. Depuis septembre 2013, les « zadistes » bataillent sur tous les fronts pour préserver la zone humide du Testet (Tarn-et-Garonne) du naufrage écologique qui l’attend. Ses protecteurs l’ont classée « Zone à Défendre » (ZAD). Ensemble, ils luttent contre un projet de retenue d’eau d’un million de mètres cubes, dont ils décrient les conséquences écologiques aberrantes. Le déboisement a déjà commencé.
« Non au barrage, non au saccage »
Le site, désormais sous haute tension, a été le théâtre de violences policières. En dépit des assauts répétés, le piquet de lutte est resté solidement planté, et les sympathisants ne décolèrent pas. Ils poursuivent leur bataille sur le plan juridique, trois recours ayant déjà été déposés.
Leur combat a été abondamment relayé par la presse régionale, mais la ligne des pro-barrage n’a guère bougé, et le projet progresse, farouchement soutenu par Thierry Carcenac (PS), président du Conseil Général du Tarn. Les militants s’irritent de l’absence de dialogue et des décisions unilatérales. « Il y a un déni de démocratie à tous les étages et un mépris de la consultation populaire », dénoncent-ils.
Grève de la faim
Place du Capitole, Fatima promène son parapluie jaune à la poignée en forme de tulipe. Elle n’est pas la porte-parole du mouvement. Leur organisation est horizontale, tous tiennent à la préciser. Mais elle est là depuis le début. « Ce projet de barrage se fait au mépris de la loi », assure-t-elle. « En France, il y a la loi sur l’eau et sur les zones humides, qui sont essentielles à la survie d’énormément de biodiversité, et qui sont aujourd’hui bafouées. »
Devant le mutisme des autorités, les sympathisants en sont arrivés à des extrémités. Christian, 63 ans, a fait la grève de la faim pendant vingt-deux jours. « Les autres, qui continuent, en sont à 46 et 41 jours. » Lui a dû renoncer, pour reprendre le travail. Si le temps joue désormais contre eux, il se dit « ni optimiste, ni pessimiste. Il est possible qu’on perde la bataille, mais ce ne sera que partie remise. Les gens en ont marre qu’on se fiche d’eux, qu’on ne dialogue pas, et que ce soient les intérêts privés qui priment », conclut-t-il.
Vous dénicherez plus d’informations sur le mouvement du Testet en cliquant ici. Ils appellent à un rassemblement national le 25 octobre.